Les Samouraïs considéraient avant tout que leur devoir était un devoir militaire. « Le guerrier doit pour l’honneur de sa famille, de sa caste, pour ne pas être méprisé des siens, faire son devoir de guerriers ». Le mépris de la mort vient de la suprématie de « garder son honneur sauf » sur la peur.
Ce mépris de la mort, ce dévouement inconditionnel du guerrier, ce respect de la parole donnée allaient de pair avec la philosophie confucéenne qui dominait le mode de pensée du moment. Les guerriers croyant au Karma, à la rétribution des actes de cette vie-ci dans une vie future, ils ne refusaient pas de mourir pour accompagner leur seigneur ou leur père dans l’au-delà.
Ces beaux sentiments exaltés à l'envi, professés par beaucoup de samouraïs, n’étaient cependant pas universels, et l’histoire nous rapporte aussi bon nombre de traits de bassesse, de félonie, de trahison et de cruauté inutile. Le guerrier idéal n’a jamais existé que dans les romans ou les films, même au Japon…
Hommes rudes, durs à la souffrance, résignés devant les coups du sort, les Samouraïs n’en demeuraient pas moins des hommes, avec tout ce que cet état comporte de faiblesses. Ces guerriers étaient profondément religieux.
Nombreux étaient ceux qui plaçaient une image pieuse sous leur armure avant d’aller au combat. Les samouraïs les plus endurcis, après un exploit militaire, prenaient la tonsure et se retiraient dans un monastère, afin d’y prier pour les âmes qu’ils avaient tuées.
La vie de tout samouraï était modelée par le profond sentiment, essentiellement bouddhique, de l’importance de toute chose : « les couleurs des fleurs portent témoignage de cette vérité que tout ce qui fleurit doit faner… »
Sentiments mélancoliques de résignation qui n’excluaient aucunement chez ces hommes la joie de vivre, les plaisirs de la chair et l’euphorie suscitée par le succès.
Les samouraïs japonais sont un vrai paradoxe pour nous européens : capables, par sens du devoir, d’actes cruels, et une fois libérés de leur charge sociale, capable de la plus grande générosité envers leurs ennemis…
Paradoxe pour nous, mais non pour eux, car l’essence, la raison d’être du samouraï, qui peut encore se percevoir chez les Japonais d’aujourd’hui, c’est le sens du devoir. Devoir qui le poussait à combattre, mais qui lui dictait aussi de respecter l’être humain.
Sayônara !